Afsaneh Gaillard, professeure en neuroscience à l’université de Poitiers et l'équipe de recherche Inserm dont elle est responsable ont remporté un financement de 600 000€ dans le cadre de l’appel à projet de médecine réparatrice lancé par la Fondation pour la recherche médicale (FRM). Un succès qui vient récompenser la qualité des recherches menées au sein de l’équipe « Thérapies cellulaires dans les pathologies cérébrales » du laboratoire des neurosciences expérimentales et cliniques – LNEC (université de Poitiers, Inserm).

Réparer des lésions au cerveau

Le projet de recherche lauréat porte sur l’ingénierie tissulaire dans le traitement des lésions traumatiques corticales. L’équipe d’Afsaneh Gaillard avait montré pour la première fois en 2007, qu’il était possible de réparer un cerveau lésé en greffant des neurones de même type que la région à réparer.

Pour améliorer l’efficacité de la greffe, les chercheurs de Poitiers se sont associés avec une équipe spécialiste des biomatériaux et une société de biotechnologie. Les biomatériaux sont des substances naturelles ou de synthèse, compatibles avec l’organisme, qui permettent d’améliorer la survie des neurones greffés par exemple en améliorant la vascularisation.  En effet, une partie de ces cellules implantées meurent parce qu’elles ne se sont pas assez rapidement intégrées et vascularisées.

« Les biomatériaux sont utilisés pour améliorer l’efficacité de la transplantation des cellules en les protégeant et en augmentant leur survie. »

Une combinaison de biomatériaux et des neurones dérivés de cellules souches a donc été effectuée afin de réaliser des greffes de neurones dans des cerveaux de souris. L’équipe d’Afsaneh a montré que cette combinaison permettait aux cellules greffées de mieux s’intégrer dans la région lésée et de mieux réparer les circuits neuronaux endommagés par la lésion.

L’objectif du projet financé par la FRM est de générer un tissu cortical couche par couche en 3D, en utilisant la technologie de bio-impression, de combiner ces structures 3D avec les biomatériaux afin de greffer ces structures 3D dans le cortex moteur porteur de lésion traumatique dans un modèle de rongeur et primate non-humain afin d’examiner leur potentiel thérapeutique.

Un projet à haut potentiel

La Fondation pour la recherche médicale (FRM) a classé le projet de l’université de Poitiers, premier parmi tous les projets qu’elle finance, preuve de l’intérêt qu’elle porte au travail d’Afsaneh Gaillard et de son équipe.

L’avancée de ces recherches est telle que l’outil thérapeutique développé au sein du laboratoire poitevin sera bientôt expérimenté sur d’autres modèles animaux plus complexe, ce qui l’espère Afsaneh Gaillard, ouvrira peut-être un jour la voie vers un traitement chez l’Homme.

A quoi va servir le financement ?

La majorité du financement sera dédié au personnel et notamment au recrutement de deux post-doctorants et d’un étudiant en thèse. L’autre partie du financement sera dédié à l’équipement de matériels.

Ce projet de recherche est l’aboutissement de l’ensemble du travail de l’équipe « Thérapies cellulaires dans les pathologies cérébrales » composée de 17 personnes. Le financement par la Fondation pour la recherche médicale vient compléter les financements de la Région Nouvelle Aquitaine et de l’université de Poitiers.

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